Dimanche 15 juillet : Paris (2)

Bonjour, ici l'Arpenteur.

Après s'être arrété hier en si bon chemin, reprenons donc la suite de mes aventures parisiennes :

"15h, la pluie s'est enfin arrété. Et plus jamais elle ne pointera le bout de son nez d'ici la fin de la journée. Nous continuons notre chemin, distribuant ici et là sandwichs, fournitures et eau aux personnes qui en ont besoin. Je le savais pertinament en venant ici, mais voir tant de sans-abris dans les rues de Paris me fait un pincement au coeur. Je reste malgré tout positif et tente d'aider au mieux Citizen. Ce dernier et moi profitons d'ailleurs de l'occasion d'enfin se voir pour parler face à face de notre ressenti et de notre vie en tant que RLSH. On a beau dire que le plus dur est la première patrouille, tout aussi déroutant peut être votre première rencontre avec un Superhéros de tous les jours si vous n'y êtes pas préparé ! L'ambiance était cela dit à la bonne entente amicale, Bibix, le caméraman sachant rester discret dans son travail et non trop intrusif (cet homme est un vrai ninja, notez-le !).

16h. Nous décidons de faire une pause, la chaleur se faisant de plus en plus pressante sous les costumes. Bibix décide alors de prendre quelques photos et d'improviser une interview qui agrémentera son reportage à venir. Tout se passe bien, des touristes nous regardent même l'oeil surpris de voir des types tels que nous dans les rues de Paris.

16h30, nous nous remettons en route. Les rues sont animées, les regards s'échangent étonnés sur notre passage parfois. La routine quoi. Nous continuons notre distribution, les réserves s'épuisant immanquablement petit à petit au fur et à mesure que nous croisons des sans-abris. L'un d'eux se trouvent en plein milieu de la route, près d'un feu. Il fait la manche entre les voitures. Nous traversons et essayons de prendre garde (aussi bien pour nous que pour lui) de ne pas nous faire écraser. Après lui avoir demandé si tout allait bien et déposer vivres à côté de ses affaires, je lui demande si il ne veut pas aller ailleurs, dans un endroit moins dangereux. Malgré qu'il soit conscient du danger, il sait qu'il ne trouvera meilleur endroit pour faire la manche. Malgré que j'insiste, il refuse tout autant de bouger. J'aurais essayer, je ne peux aller contre la volonté d'un homme si il refuse mon aide, c'est là sa liberté.

17h30. Nous sommes revenus à notre point de départ. Vu qu'il nous restait un peu de temps et de sandwichs, on a joué les prolongations. Bibix nous a quitté une heure plus tôt. Citizen ne connaît que trop le quartier où nous nous trouvons. Malheureusement il semblerait que le coin fut presque désert ce jour là. Tant mieux, cela voulait dire que certaines personnes ont pu mieux s'en sortir que d'autres. Nous mettons alors fin à la patrouille, et je me rechange, retournant dès lors à la vie civile.

19h, après avoir avalé un rapide menu au Quick de la Gare du Nord (en voilà un repas équilibré...), et quelques peu feuilleté plus en profondeur mon Snatch en attendant le départ, me revoici en route pour rentrer chez moi. Je reçois alors un sms de Citizen me prévenant que les premières photos venaient de tomber. Si vite !? Voilà du travail bien rapide en effet, mais je n'en attendais pas tant. En tout cas cette journée fut très positive, riche en actions et je fus agréablement surpris par cette première patrouille des Défenseurs de France, tout comme les autres membres du groupe à la vue des photos et du reportage."

Le pire dans tout cela fut je pense l'après-patrouille, une fois rentré au bercail. Après avoir passé la journée sous la chaleur à patrouiller à Paris, et la veille subit une grosse journée au travail, tout le buzz qu'a déclenché la parution dans la soirée du reportage vidéo et les feedbacks que demandaient les autres membres de l'équipe m'ont complètement finis. C'était donc très fatigué mais heureux que je me suis couché ce soir là, ravis d'avoir accompli ma mission avec brio. Mais tant qu'il restera des gens dans le besoin, je ne saurais me reposer trop longtemps, et à peine le lendemain arrivait que j'étais déjà en train de planifier ma prochaine patrouille !

Arpenteur, terminé.